Ferro e cobre em Simondon (2005)

Dans le transformateur industriel, la préoccupation dominante est celle du rendement et de l’évacuation de la chaleur; comme les caractéristiques d’hystérésis des premières tôles de transformateur étaient moins bonnes que celles des transformateurs actuels, c’est le circuit magnétique qui s’échauffait le plus, d’où la disposition [fig. 49b, 50, 51] remettant le cuivre à l’intérieur et le fer à l’extérieur, ou ménageant des intervalles de refroidissement par circulation d’air dans le circuit magnétique [fig. 52 et 53]. Corrélativement, avec des tôles meilleures, une découpe en carré du circuit magnétique [fig. 55] permet un montage compact, rendu plus facile avec le système des tôles en E et des tôles en I [fig. 57]. Ce système pratique d’assemblage convient aussi bien aux courants de basse fréquence (avec les tôles croisées) qu’aux courants compris entre 50 et 20 000 Hz [fig. 59]; dans ce cas, tous les E sont d’un côté, tous les I de l’autre, et un papier isolant ménage un mince entrefer entre les E et les I. Il y a donc tendance vers un système général de montage des transformateurs pour les courants de basse fréquence; les dispositifs spéciaux (refroidissement par circulation d’huile) ne concernent que les grandes puissances. (Simondon 2005:136)

Mais le progrès décisif a été obtenu par l’emploi d’un terme intermédiaire entre l’inducteur et l’induit; les bobinages inducteurs et les bobinages induits sont disposés selon un ordre alterné à l’intérieur d’une jante fixe; une jante en matériau non magnétique (cuivre, laiton) porte des masses de fer doux de longueur telle qu’elles couplent un noyau de bobinage inducteur avec un noyau de bobinage induit, et réalisent ensuite le découplage en sens inverse; la jante portant les coupleurs tourne à l’intérieur de celle qui porte les bobinages inducteurs et les bobinages induits; ne comportant aucun isolement ni organe sous tension, la jante intérieure, portant les coupleurs, peut être réalisée avec une grande précision d’usinage, si bien que les entrefers peuvent être extrêmement réduits; sa simplicité et sa construction entièrement métallique la rendent très résistante à la force centrifuge, ce qui autorise la construction d’une machine à grande puissance. (Simondon 2005:247)

SIMONDON, Gilbert. 2005. L’Invention dans les techniques. Paris: Éditions du Seuil.