Mercúrio em Durkheim (2002[1914])

Quels sont d’abord les points communs entre la pensée de Nietzsche et le Pragmatisme? Nietzsche refuse à toute espèce d’idéal moral un caractère absolu, un caractère de vérité universelle. Selon lui, l’idéal est au delà du vrai et du faux: “Ceci est maintenant mon chemin, dit Zarathoustra [Nota de rodapé 3: Zarathoustra, 3e partie, “De l’esprit de pesanteur” (éd. du Mercure de France, pp. 226-227), cité par R. Berthelot, loc. cit., pp. 36-37.], – où est le vôtre? Voilà ce que je répondais à ceux qui me demandaient “le chemin”. Car le chemin n’existe pas”. Aux yeux de Nietzsche, tout ce qui est norme logique on morale est d’ordre inférieur. Il aspire à un affranchissement total de la conduite comme de la pensée. La vérité spéculative ne saurait être ni impersonnelle ni universelle. Nous ne pouvons connaître les choses qu’à l’aide de procédés qui les mutilent, qui les transforment plus ou moins en notre propre pensée. Nous les construisons à notre image; nous les situons dans l’espace, nous les classons en genres et en espèces, etc. Or rien de tout cela n’existe, pas même le lien de cause à effet. Nous substituons à la réalité tout un système de symboles, de fictions, bref d’illusions: “Comment saurions-nous expliquer! Nous ne faisons qu’opérer avec des choses qui n’existent pas, avec des lignes, des surfaces, des corps, des atomes, des temps divisibles, des espaces divisibles, – comment une interprétation serait-elle possible, si de toute chose nous faisons d’abord une image, notre image?”. [Nota de rodapé 4: Le Gai Savoir, aphorisme 112, cité par R. Berthelot. p. 43.] (Durkheim 2002[1914]:10)

DURKHEIM, Émile. 2002[1914]. Pragmatisme et sociologie. Chicoutimi: Les Classiques des Sciences Sociales.