Hidrogênio e prata em Simondon (2005 [1958])

La notion d’une structure discontinue de l’électricité apparut en 1833, lorsque Faraday, au cours de ses recherches sur l’électrolyse, découvrit que, dans la décomposition d’un composé hydrogéné par exemple, l’apparition à la cathode d’une quantité donnée d’hydrogène était liée au passage d’une quantité donnée d’électricité dans la solution, quel que fût le composé hydrogéné employé. De plus, la quantité d’électricité que dégageait 1 gramme d’hydrogène déposait toujours 107,1 grammes d’argent. En ce sens, la condition de la découverte de la discontinuité de l’électricité est sa participation à des actions discontinues; elle joue un rôle dans le domaine du discontinu, et en particulier dans les changements de structure de la matière. Si l’on admet la validité de la conception atomique de la matière, on devra admettre que l’électricité, qui participe aux actions discontinues caractérisant les propriétés atomiques de la matière, possède elle-même une structure discontinue. Faraday découvrit en effet que tous les atomes univalents des chimistes, c’est-à-dire ceux qui se combinent avec un atome d’hydrogène, apparaissent comme associés à la même quantité d’électricité; tous les atomes bivalents à une quantité double de la précédente, tous les atomes trivalents à une quantité triple. On arrive alors à la conclusion que l’électricité, positive et négative, se décompose en particules élémentaires qui se comportent comme de véritables atomes électriques. C’est la conclusion de Helmhotz en 1881. Le mot« électron », employé pour la première fois par G.l. Stoney, désigne l’unité naturelle de l’électricité, c’est-à-dire la quantité d’électricité qui doit traverser une solution électrolytique pour déposer à une des électrodes un atome d’un élément univalent. C’est par son association à l’atome que l’électricité est saisie dans sa discontinuité, et c’est encore par cette association que la charge de l’électron a été calculée. Si l’on sait en effet d’une part qu’une quantité d’électricité déterminée est nécessaire pour l’électrolyse d’une mole (ou molécule-gramme) d’un corps déterminé, et si l’on sait par ailleurs combien cette mole contient d’atomes (d’après le nombre d’Avogadro), il sera possible, en tenant compte de la valence des éléments, de calculer la charge associée à chaque atome. (Simondon 2005 [1958]:118)

SIMONDON, Gilbert. 2005 [1958]. L’individuation à la lumière des notions de forme et d’information. Grenoble: Éditions Jérôme Millon.